Nahel, un jeune de 17 ans, est mort mardi après avoir été touché par le tir d'un policier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
L'adolescent se trouvait sans permis au volant d'une voiture, et a refusé d'obtempérer.
Au lendemain du drame, plusieurs questions restent en suspens.

Le drame s'est déroulé à Nanterre (Hauts-de-Seine), mardi 27 juin à 8h18. Un premier témoin de la scène filme à travers son rétroviseur un contrôle routier très tendu, musclé. Quelques instants plus tard, via un autre angle, une vidéo montre un des deux motards qui a sorti son arme de service, et met en joue le conducteur. La voiture redémarre, le policier tire. 

Dans une troisième vidéo, tournée 50 mètres plus loin, le véhicule s'est encastré dans un panneau. Le premier passager s'est enfui, le second passager à l'arrière est aussitôt arrêté par les deux motards. Le conducteur, lui, meurt quelques minutes plus tard. Il s’appelait Nahel et avait 17 ans.

Que s'est-il passé ? Les deux agents avaient-ils sorti leur arme ?

Que s'est-il passé ? Le jeune roulait sans permis dans une voiture de location. Selon le préfet de police, il avait refusé de s'arrêter une première fois. Aucune arme n'aurait été retrouvée dans le véhicule. L'enquête devra déterminer si les forces de l'ordre ont respecté la procédure. 

Le second policier avait-il lui aussi sorti son pistolet semi-automatique ? Rien ne l'interdit, mais ils ne sont autorisés à tirer qu'en cas d'absolue nécessité, si leur vie ou celle d'autrui est menacée. 

Pour l'avocat de la famille du jeune homme décédé, pas de légitime défense ici. "La famille souffre beaucoup en ce moment. Il y a donc cette vidéo qui montre clairement qu'un policier a abattu un jeune homme de sang-froid. L'homicide volontaire existe dans ce dossier. Il n'y a pas de légitime défense", réagit Me Yassine Bouzrou face à la caméra du 13H de TF1, dans le reportage en tête de cet article.

"Je veux dire ici qu'en aucun cas, un geste comme celui qu'on a vu - si jamais l'enquête devait confirmer les vidéos que nous avons vues - ne se justifie. Ces gestes ne sont absolument pas conformes aux instructions et à la loi de la République", a de son côté indiqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

L'agent auteur des coups de feu, âgé de 38 ans, est décrit comme aguerri, et restait irréprochable. Depuis mardi, et encore ce mercredi à la mi-journée, il était interrogé par l'IGPN, la police des polices. 


La rédaction de TF1info | Reportage F. De Juvigny, M. Bajac

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